Vendredi 13 novembre
1er prix d'actualité au 18ème concours international de littérature "Regards" 2016.
Texte extrait du recueil « D'ambre et de Feu »,
Un
vendredi treize, jour de superstition.
Les
espoirs de chance, les craintes déraison,
Les
nocturnes sorties d'automnale saison
Et
l'indicible sort asséné à Nation.
Entrailles
de Paris, libertés en terrasses,
Partout,
joie de vivre, jeunesse en réunions,
La
musique et le vin, pour aimées communions,
Ont
subi l'attentat et la peur en menace.
Et
l'on pleure partout victimes innocentes,
Familles
endeuillées, tous ces bourgeons blessés
Et
l'insécurité que notre œil exercé
Voit
poindre à l'horizon de nos vies chancelantes.
On
a vu des drapeaux, mille condoléances,
Des
soutiens, des photos, fleurir sur les tombeaux,
Mais
jamais un seul mot, aux parents des bourreaux,
Tous,
géniteurs meurtris de leur pauvre impuissance.
Un
enfant, un gosse, qui salit vos valeurs,
Qu'on
n'a pu retenir, happé par loups féroces
A
préféré partir, pour rejoindre les forces
Du
djihad à haïr, a brisé votre cœur.
Et
là vous apprenez. Votre sang a tué !
Votre
nom étalé, d'indigne promotion,
Oublie
votre douleur et votre contrition,
Quand
au rang des touchés, vous êtes alignés.
Si
souffrir avec vous, révèle dissidence,
Je
vous vois néanmoins, tels tous pères et mères,
Victimes
du chaos, de la terrible guerre
Ensanglantant
partout nos pauvres existences.
Et
si parler de paix, c'est donner de l'amour,
Que
d'un même élan, s'unissent compassions,
Offrons
à l'ennemi, une révolution
Et
choyons les parents sans nulle distinction !
Vos commentaires :
Isabelle Delcroix : "Helene, une touchante et blessante vérité, qu'involontairement nous ignorons ou voulons ignorer, le chagrin des parents d'enfants devenus mécréants. Que la paix soit."
Dominique Guisti : " Beau texte qui parle de cette souffrance dont certains parents ne peuvent parler au risque de se voir conspués par des ignorants."
Mercedes Hubert : " Un poème d'une grande sensibilité, d'une vérité criante, et l'expression de la compassion pour les parents d'enfants devenus ingérables. Dans la douleur peu de personnes ont pensé à leur désespoir, à leur honte.Très beaux vers émeraude, couleur d'espoir et de paix."