La sérénade du rossignol
Extrait du recueil "D'ambre et de feu"
Viens
gentil rossignol, me donner sérénade
Pour
habiller mon soir, de mélodies joyeuses.
Là,
retiens ton envol, pour capter la Camarde
Qui
rôde dans le noir, de chansons enjôleuses.
Séduis-la
juste un peu, pendant que je m'endors
Il n'y
a pas le feu, l'automne cesse à peine
Déjà, mon
corps est vieux et connait bien son sort
De
partir à la nuit, vers l'hiver qui s'amène.
Laisse-moi
t'écouter une dernière fois,
Me
conter tout l'amour rencontré ici-bas ;
Me
bercer en ce jour, de mes anciens émois
Et puis
te quitter, modeste et profil bas.
J'ai
tant aimé ton chant dans mes tendres années
Au bras
de mes amants, qui m'ont tous devancée
Qu'en
filant vers le ciel, tes notes égrenées
Me
feront voie de miel. Je serai annoncée.
Et
j'entends dans ta voix, les sources où demie nue
Je
nageais de bonheur, fraîche comme une rose,
Croyant
stopper l'heure comme ondine ingénue
On ne
vit qu'une fois. C'est le temps qui l'impose.
Déjà ta
mélopée, dans le loin s'atténue,
Mes
rêves sont partis vers les anciens visages
Qui
viennent me chercher, qui déjà sont venus
Attirés
par ton ode, ton invite au voyage.
Adieu
mon rossignol, j'avais ouvert ta cage.
Nous
suivrons tous les deux, un chemin de lumière.
Tu fis don musical pour clore mon bagage.
Je te
lègue mes vers, ayant quitté la terre.
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