La sérénade du rossignol
Extrait du recueil "D'ambre et de feu"

Viens gentil rossignol, me donner sérénade
Pour habiller mon soir, de mélodies joyeuses.
Là, retiens ton envol, pour capter la Camarde
Qui rôde dans le noir, de chansons enjôleuses.

Séduis-la juste un peu, pendant que je m'endors
Il n'y a pas le feu, l'automne cesse à peine
Déjà, mon corps est vieux et connait bien son sort
De partir à la nuit, vers l'hiver qui s'amène.

Laisse-moi t'écouter une dernière fois,
Me conter tout l'amour rencontré ici-bas ;
Me bercer en ce jour, de mes anciens émois
Et puis te quitter, modeste et profil bas.

J'ai tant aimé ton chant dans mes tendres années
Au bras de mes amants, qui m'ont tous devancée
Qu'en filant vers le ciel, tes notes égrenées
Me feront voie de miel. Je serai annoncée.

Et j'entends dans ta voix, les sources où demie nue
Je nageais de bonheur, fraîche comme une rose,
Croyant stopper l'heure comme ondine ingénue
On ne vit qu'une fois. C'est le temps qui l'impose.

Déjà ta mélopée, dans le loin s'atténue,
Mes rêves sont partis vers les anciens visages
Qui viennent me chercher, qui déjà sont venus
Attirés par ton ode, ton invite au voyage.

Adieu mon rossignol, j'avais ouvert ta cage.
Nous suivrons tous les deux, un chemin de lumière.
Tu fis don musical pour clore mon bagage.
Je te lègue mes vers, ayant quitté la terre.


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Hélène Rollinde de Beaumont - Textes et Toiles : tous droits réservés. 
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